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Unité Magistrats FO

Conférence débat ADI-ESSEC : Quel rôle jouent les femmes dans la radicalisation des hommes ?

Recherches, Travaux 20/07/2017

Conférence débat  ADI-ESSEC : Quel rôle jouent les femmes dans la radicalisation des hommes ?  - Syndicat Unité Magistrats SNM FO

PANELISTES EXPERTS :

Béatrice BRUGERE - Magistrat

Muriel DOMENACH - Secrétaire générale du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation

Dr. Carole ANDRE-DESSORNES - Consultante en géopolitique - Sociologue - Chercheur - Auteur

Nicolas HENIN - Journaliste et ancien otage

 

 

Date: 10 juillet 2017 – 18h30

Lieu: Académie Diplomatique Internationale – 4 bis avenue Hoche Paris 75008

 

Propos liminaires de Bruno Dupré, invité de la conférence. 

 

Bruno Dupré est depuis 2011 en poste à Bruxelles au service diplomatique européen. Après diverses affectations à Paris, à l'ambassade de France à Washington, à l'OTAN et à la Commission, il est aujourd'hui en charge de dossiers de sécurité internationale pour l'Union européenne.

 

La conférence, organisée par l’Académie Diplomatique Internationale et l’ESSEC le 10 juillet prochain, commencera par la présentation du livre de Bruno Dupré « Si tu veux une vie, vole la » publié chez l’Harmattan. L’auteur y fait part, sous forme de roman et sous les traits de son héroïne, de son expérience de diplomate européen entre Route de la Soie, terrorisme international et crise nucléaire iranienne. Cette présentation sera suivie d’un débat autour d’experts sur « le rôle des femmes dans la radicalisation des hommes». La conférence durera deux heures, questions comprises.

Le débat entre invité et experts s’annonce passionnant notamment parce que le thème a longtemps été tabou. Ce que les experts nous diront peut-être c’est que l’influence des femmes sur la radicalisation des hommes a été sous-estimée, la prévention comme la répression se concentrant essentiellement sur les hommes. Ce que les experts nous diront sûrement c’est que ceux qui ont voulu limiter le rôle des femmes à celui de victimes ont mésestimé leur pouvoir. Les femmes jouent un rôle grandissant, et de plus en plus assumé, non seulement dans la reproduction de ceux qui peupleront le futur califat (les lionceaux du Djihad), mais aussi dans l’éducation, la logistique et le soutien médical apportés aux hommes. Mais les femmes, et c’est une constante dans l’histoire du terrorisme, ont aussi un rôle de faiseuses de destin, de passeurs, en assurant les liens tactiques et stratégiques entre des guerriers qui ne savent pas toujours communiquer entre eux ou qui luttent pour le pouvoir. Elles ne constituent pas seulement la base arrière des soldats (et certaines d’entre elles sont d'ores et déjà au combat), elles sont aussi le pilier du groupe, du couple, du réseau et de sa détermination à aller jusqu’au bout. Les exemples, de l’IRA jusqu’à DAESH en passant par les Brigades Rouges, ne manquent pas. Il a juste fallu du temps pour le voir et surtout pour l’admettre.

Comme il a fallu du temps pour admettre que l’empathie féminine n’était nullement incompatible avec la violence et même avec la violence extrême. Lou Salomé écrit « tant que les femmes mettront au monde des hommes, la violence sera dans leurs gênes». Les brigades féminines de la police islamique font régner la terreur. Les raisons d’une adhésion à une idéologie aussi violente que celle du djihad islamique sont certainement multiples mais les faits sont là : non seulement les femmes ont recours à la violence mais, plus surprenant encore, une fois convaincues de leur idéal, elles sont capables d’aller beaucoup plus loin que les hommes. Car ces femmes le pensent et le disent: la femme occidentale n’a jamais été plus soumise aux hommes qu’aujourd’hui. Son image est entièrement entre leurs mains. Elles souhaitent à leur tour s’émanciper de cette femme occidentale faussement libérée.

On le voit, le rôle des femmes est au cœur de la radicalisation des hommes. Pas simplement au cœur des hommes qui prônent le pire, non, de tous les hommes. Au cœur de notre propre radicalité. C'est probablement ici que l'éducation entre en jeu. L'avenir de l'homme passera par l'éducation des femmes. Il y a 60 ans, le grand père de l'Aga Khan affirmait que si l'on avait un fils et une jeune fille et qu'on ne possédait les moyens d'offrir de l'instruction qu'à un seul enfant, il valait mieux instruire sa fille, car, en offrant une instruction à un homme ou à un garçon, on n'instruisait qu'une seule personne, mais, en offrant une instruction à une fille, on instruisait toute une famille, tout un clan, tout un pays.

Voici donc quelques-uns des sujets passionnants, qui nous concernent tous, et qui seront débattus lors de cette conférence du 10 juillet. 

 

 

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